L’inauguration officielle du Musée du Bardo a eu lieu le 7 mai 1888, (Photo de la dédicace) sous l’appellation de Musée Aloui du nom du Bey (roi) régnant à l’époque Ali Bey (1882-1902).
Soixante-huit ans après (mars 1956), il prit le nom officiel « Le Musée National du Bardo »qu’il garde de nos jours.
Le bâtiment du musée est classé « monument historique » par décret. C’est un palais beylical (royal) du XIXe siècle dont la décoration reflète différentes influences des grandes cultures méditerranéennes de l’époque : andalou-mauresque, ottomane avec une influence italienne bien mise en évidence.
Avec le grand projet d’aménagement et d’extension du musée (2009-2012), la superficie a pratiquement doublé avec une nouvelle aile moderne qui se distingue au niveau du rez-de-chaussée par un grand hall d’entrée marqué par la présence de l’imposante mosaïque du Triomphe de Neptune devenue aujourd’hui l’icône du musée.C’est dans le même secteur que se trouve un grand espace réservé aux expositions temporaires.
Quant aux collections, elles sont d’une grande diversité reflétant toute l’histoire de la Tunisie, de la Préhistoire à l’époque moderne. Elles sont réparties sur 3 niveaux : le rez-de-chaussée et les deux étages qui constituent le palais.
La salle de Préhistoire, en cours d’aménagement, exposera un aperçu sur la richesse et la variété des sites préhistoriques et protohistoriques de la Tunisie. Un département numide est dédié aux thèmes des croyances, de la religion et celui de l’écriture libyque avec les influences d’autres langues, selon les régions, comme l’attestent les inscriptions et les sculptures en bas-relief.
L’espace réservé au département punique renferme des ex-voto dédiés à Baal Hammon et Tanit, les divinités principales du panthéon carthaginois, ainsi que des objets en diverses matièresen rapport avec le culte punique.
À côté de celui-ci se trouve le département des fouilles sous-marines de l’épave de Mahdia dit également le « Trésor de Mahdia ».On y découvre des objets de l’époque hellénistique découverts au début du XXe siècle. Ils sont en bronze, en marbre et en bois (bustes de divinités grecques, statue en bronze de l’Agôn...).
Cependant, la collection qui fait la renommée du musée est celle de la mosaïque qui se distingue par sa richesse et sa variété. On y découvre les thèmes qui ont trait aux croyances et à la mythologie (héros mythologiques, dieux et des déesses), au temps et ses divisions (les saisons : Automne, Hiver, Printemps, Été, le calendrier : l’année, les mois, les jours, le cosmos, l’astrologie), à la superstition liée au mauvais œil, aux sacrifices faits aux dieux, aux religions monothéistes (juive et chrétienne). La vie quotidienne occupe une place de choix dans ces mosaïques, vie marine : pêche, commerce maritime, catalogue de bateaux, vie rurale : grands domaines, villas de plaisance, chasse aux grands fauves, sport et loisirs etc.)
Le Musée expose également une importante collection de sculptures qui anime la salle de Carthage et les anciennes citernes où sont présentés des sarcophages. Un grand projet d’une nouvelle muséographie de la présentation des portraits d’empereurs et des sculptures provenant de divers sites de la Tunisie est en cours.
Quant au département islamique célèbre surtout par les feuillets du Coran bleu et de celui de la Hadhina (la nourrice du prince sanhajide al-Moez ibn Badis), il expose la céramique de Raqqada et celle de Qallaline, à usage décoratif et utilitaire.
Une nouvelle salle est en cours d’aménagement et abritera un trésor découvert à Chimtou (nord-ouest de la Tunisie), constitué de 1647 pièces en or et une en argent doré, pour un poids total d’environ 7,2 kg.
En 2017, le Musée a lancé un événement musical annuel intitulé ‘Les Nuits du Bardo’, qui se tient au mois de Ramadan. Il s’agit de 3 à 4 soirées musicales animées par des artistes et troupes tunisiens.
Un point de vente de publications, d’ouvrages et de produits culturels dérivés, trois boutiques d’artisanat et deux cafés l’un à la mezzanine et l’autre dans le jardin andalou du musée sont à la disposition et au service des visiteurs.
Parmi les autres services mis à la disposition du public, l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle et l’Institut National du Patrimoine ont lancé l’application « Musée Bardo UP » basée sur technologie de la Réalité Augmentée sur Smartphone et tablettes et disponible sur le Play store. Il s’agit de deux nouveaux produits. Si le premier est au service des non-voyants et des malvoyants, le deuxième l’est aux amateurs des nouvelles technologies.